Michel Laurençon : BERLINOIS DE FRANCE
samedi 5 juin 2021
lundi 10 novembre 2014
November 9th in Germany? Your attention please...
En France, la date historique n'est pas le 9 mais le 11
novembre. Sans compter le 8 mai et le 14 juillet.
En Allemagne, le 3 octobre, fête de l’unité nationale ne soulève guère les passions.
Par contre, depuis 25 ans, le 9 novembre
déclenche chaque année une émotion collective.
Les Allemands, surtout ceux de l’Est, et
plus encore ceux de Berlin ex-capitale de la DDR/RDA, tiennent à présent leur 14
juillet!, Désormais, c'est le 9 Novembre qui marque à l’évidence bien l’Histoire allemande.
Le 9 novembre désigne en fait 5 événements.
Seules deux dates sur les cinq présentent un caractère positif
ou heureux.
1- La chute du Mur– ou plutôt l’ouverture
quasi fortuite de la frontière entre les deux Berlin tard dans la soirée
(23h30) au Pont de Bornholmerstrasse.
Les documents filmiques –reportages et fictions- abondent pour attester de l’euphorie,
unique dans l’Histoire, de cette folle nuit et de l’ivresse des jours suivants.
2- Le 9 Novembre 1918 est aussi marqué par la proclamation de la République (pas tout à fait encore dite de Weimar) par Philipp Scheidemann qui en sera le premier
Reichsministerpräsident. Cet épisode - en soi porteur d’espoirs – se termina hélas comme l’on
sait…
***
3-
Durant la République de Weimar, on
observe la tentative de putsch du
général Ludendorff et de Hitler, le 9 novembre 1923. Une balle de la police ne
fit hélas que frôler celui qui devait guider l’Allemagne vers sa perte.
4 - Le 9 novembre 1938 commença la
persécution de citoyens allemands de confession juive : la nuit dite de cristal
: Die Kristallnacht, appelée aussi
Reichspogromnacht.
5 - Pour conclure cette liste il reste un
événement tombé dans l’oubli et l’indifférence générale : la mort de Robert Blum, meneur révolutionnaire
modéré lors du printemps des peuples en Europe en 1848. Comme beaucoup
d’autres, il mourut fusillé.
***
Alors, pourquoi rappeler ces dates?
Je n’ai rien contre le marquage lumineux
(Lichtergrenze) du tracé du Mur de Berlin, suivi d’un lâcher de ballons. Bien au
contraire, c’est une idée originale qui contraste avec les longues files de
porteurs de bougies.
Mais au fond; un lâcher de ballons n’est-il au final symbolique d’une mémoire volatile?
Mais au fond; un lâcher de ballons n’est-il au final symbolique d’une mémoire volatile?
Ainsi, la liste des 9 novembre n'est-elle pas une alliée
de la mémoire courte afin que survivent la mémoire longue et le devoir bien
construit de commémoration?
vendredi 7 novembre 2014
Biermann flingue die Linke: "elender Rest"
Invité par le Parlement pour commémorer les 25 ans de la disparition du Mur de Berlin, le chanteur Wolf Biermann s'est offert hier un éclat, voire un scandale en tâclant les représentans élus de Die Linke:
" Vous n'êtes ni de gauche ni de droite, vous n'êtes que des réactionnaires!"
"Vous êtes les vestiges minables de ce qui par bonheur a été vaincu"
' Vous êtes vaincus et votre chätiment c'est de devoir m'écouter ici!"
Puis l'artiste expatrié de force par le régime communiste en 1977 s'est lancé dans l'interprétation d'une chanson tirée de son répertoire engagé: Ermutigung, littéralement "encouragement", une sorte d'exhortation à ne pas perdre courage en des temps difficiles où l'individu est livré à la violence des bourreaux.
Les propos tenus au pupître semblent durs, lus sur le papier. En réalité tout fut prononcé avec humour, ironie et... un immense talent : "Je vous ai démontés (zersungen) à coups de chansons!"
A bientôt, bis bald!
vendredi 24 octobre 2014
L'avenir doit se réduire
La France s'apprête à réduire le nombre de ses régions?Eh bien la RFA souhaite faire de même avec ses Länder: de 16 aujourd'hui, les Länder pourraient passer à 6 ou 8.Il s'agit d'une réforme considérée comme hautement nécessaire d'un point de vue financier. Ce qui expliquerait la rumeur selon laquelle Angela envisagerait un quatrième mandat.
FöderalismusKramp-Karrenbauer: Nur noch sechs oder acht Bundesländer
Die saarländische Ministerpräsidentin Kramp-Karrenbauer bringt eine radikale Neugliederung der Bundesrepublik ins Spiel. Wenn arme Bundesländer wie das Saarland nicht mehr entlastet würden, seien sie alleine nicht mehr lebensfähig, fürchtet sie.
24.10.2014, von OLIVER GEORGI
© DPAVerstehen sich gut: Kramp-Karrenbauer mit ihrer rheinland-pfälzischen Kollegin Malu Dreyer (SPD, rechts)
Es ist eine bemerkenswerte Äußerung - und eine kleine Revolution: Ausgerechnet die saarländische Ministerpräsidentin Annegret Kramp-Karrenbauer (CDU), die mit dem erklärten Ziel angetreten ist, die Eigenständigkeit des Saarlandes zu erhalten, macht sich jetzt für eine radikale Neugliederung der Bundesrepublik stark. In einem Interview mit der„Süddeutschen Zeitung“ plädiert Kramp-Karrenbauer, die im Saarland nur „AKK“ genannt wird, dafür, die Zahl der Bundesländer von 16 auf „nur noch sechs oder acht“ zu reduzieren, falls die armen Länder wie das Saarland oder Bremen bei der Reform des Länderfinanzausgleichs nicht deutlich entlastet würden. Geschehe dies nicht, sei das im Grundgesetz festgelegte Ziel gleicher Lebensverhältnisse in Gefahr, so Kramp-Karrenbauer.
Das strukturschwache Saarland leidet seit Jahren unter einer massiven Haushaltsnotlage, die vor allem durch große Altschulden wegen des umgreifenden Strukturwandels in der saarländischen Bergbauindustrie in den vergangenen Jahrzehnten entstanden ist. Auch sonst ist das Saarland klamm wie nie zuvor: Die saarländischen Gemeinden hatten Ende 2012 mit durchschnittlich 6220 Euro bundesweit die höchsten Schulden pro Einwohner. Insgesamt war das kleinste deutsche Flächenland im Juni 2013 mit knapp 17 Milliarden Euro verschuldet.
Massive Altschulden schnüren den Hals zu
Das Saarland gehört deshalb zu den größten Nehmerländern im Länderfinanzausgleich: 2013 erhielt es von den drei Geberländern Hessen, Baden-Württemberg und Bayern insgesamt knapp 138 Millionen Euro. Außerdem zahlt der Bund im Zeitraum zwischen 2011 und 2019 pro Jahr 260 Millionen Euro an Konsolidierungshilfen vom Bund, um die Sonderlast des Strukturwandels von einer Montan- zu einer Dienstleistungsindustrie zu bewältigen. Eine Regelung der Altschulden von rund 14 Milliarden Euro, die ohne fremde Hilfe wohl nie zu bewältigen sind, ist bislang aber nicht gefunden worden.
Satire...de partout!
Un cabarettiste menacé par un islamiste intolérant à la satire!??
Espérons que la RFA saura respecter la liberté de l'artiste...
mercredi 15 octobre 2014
LE CHÊNE DE GOETHE DANS LE CAMP DE BUCHENWALD
La découverte fortuite du texte ci-après en parcourant le Neue Zürcher Zeitung m'a poussé à en effectuer la traduction en français. Les ouvrages commémoratifs et historiques sur les camps nazis ne manquent certes pas.
Ici deux éléments nouveaux m'ont interpellés:
- le choc entre le nom de Goethe et celui de Buchenwald.
- le témoignage émouvant de beauté et de simplicité, rédigé par un détenu polonais ayant décidé conserver l'anonymat.
Il me paraît important de faire connaître ce témoignage. Merci àux lecteurs qui voudront bien en perpétuer la mémoire.
Le chêne de Goethe dans le camp de
Buchenwald
Ici deux éléments nouveaux m'ont interpellés:
- le choc entre le nom de Goethe et celui de Buchenwald.
- le témoignage émouvant de beauté et de simplicité, rédigé par un détenu polonais ayant décidé conserver l'anonymat.
Il me paraît important de faire connaître ce témoignage. Merci àux lecteurs qui voudront bien en perpétuer la mémoire.
Le chêne de Goethe dans le camp de
Buchenwald
A huit kilomètres au sud de Weimar se dresse le mont Ettersberg.
Autrefois, celui-ci était recouvert d’une forêt de hêtres peu épaisse . Tout comme sur les collines voisines, les arbres étaient de grande taille, droits et aux troncs puissants.
Sur le socle plat de leurs
racines tentaculaires, ces troncs s’élevaient haut vers le ciel, tels des
colonnes gothiques, et tout au sommet leurs couronnes s’entrecroisaient en
forme de voûte. Les sous-bois étaient clairsemés, de sorte que rien ne gênait la
vue; on avait ainsi l’impression – comme à l’heure actuelle sur les collines
alentour- de se trouver dans une gigantesque église gothique.
En plein coeur de la forêt,
presque au sommet de la colline, avait poussé un chêne colossal, un géant prodigieux datant de plusieurs
siècles. Quand on se tenait devant lui, on était subjugué par la beauté de ses
proportions et le rythme majestueux de son existence pluriséculaire: on
comprenait alors pourquoi de tels chênes étaient autrefois vénérés comme des
dieux. Certes, celui-ci ne remontait pas au temps du vieux paganisme germanique,
mais il avait aussi sa propre histoire.
Au 18ème siècle, au temps où
Weimar et sa voisine Iéna étaient au centre de la culture allemande, du temps
de Goethe et Schiller, de Herder et de Schelling, de Fichte et de Hufeland, le
mont Ettersberg et son chêne offraient une excursion fort appréciée des âmes
romantiques. Au pied de la colline, il y a toujours le fort joli castelet
d’Ettersburg, où demeura quelques temps une amie très intime de Goethe,
Charlotte von Stein. Selon la légende, Goethe aurait écrit la Nuit de Walpurgis
sous ce chêne. Et le bruissement de son feuillage aurait inspiré au docteur
Hufeland, lors de ses visites médicales dans les villages des alentours, sa
théorie de la macrobiotique. Toujours selon la légende, le destin de
l’Allemagne serait lié à celui du mont Ettersberg. L’éventuelle disparition du chêne
signifierait aussi la chute du Reich. Le
chêne de Goethe figure dans de nombreux ouvrages de l’époque.
En 1934, tout se mit à
changer ici aussi. C’est probablement Mephistopheles en personne, maître dans
l’art de la perfidie, qui aura suggéré aux bourreaux nazis d’installer sur le
mont Ettersberg un camp de concentration destiné à leurs adversaires. Des
communistes et des juifs, des témoins de Jéhovah et des prêtres catholiques y
furent parqués et forcés à éroder la forêt. Des arbres et des hommes tombèrent.
On éventra la terre afin d’en arracher jusqu’aux racines.
Sur le sol mis à nu et gorgé
de sang, on installa des baraquements, des fours crématoires et des latrines.
La place carrée fut clotûrée de barbelés électrifiés.
Tous les cent mètres, il y
avait des miradors équipés de mitrailleuses.
Des patrouilles se mirent à
faire leurs rondes autour du camp, accompagnées de chiens aussi méchants que
leurs maîtres. Le camp reçut le nom de Buchenwald, littéralement: la Forêt de
hêtres.
Le chêne de Goethe est le
seul arbre qui fut épargné par ces Satans. Il se dressait au milieu du camp et
avait vue sur le baraquement des douches où commençaient les affres des
détenus; il avait aussi vue sur l’Appellplatz, la place où s’effectuait jour
après jour l’appel, ainsi que sur le four crématoire où finissaient ces
malheureux. Mephisto-Satan a probablement aussi soufflé à l’oreille des
bourreaux de pendre des détenus aux branches du chêne de Goethe. Ainsi, des
poètes et des prêtres y furent pendus, des socialistes et des juifs. Les uns
furent pendus par le cou jusqu’à ce que mort s’ensuive, d’autres furent
suspendus par les bras ligotés dans le dos en guise de torture. L’écorce du
chêne pendait aussi, arrachée par les crocs des chiens, fous furieux de ne
pouvoir atteindre les suppliciés. Tous les détenus maudissaient le chêne qui
n’était pour eux qu’un poteau de torture.
Le chêne demeura immuable durant
huit ans: les chênes ne réagissent en effet que lentement.
Puis au printemps 1942, les
feuilles se firent rares et se mirent à tomber dès l’été. L’année suivante,
l’arbre cessa de verdir. Nous autres détenus avions pour habitude de contempler
ce squelette à l’air sinistre et comme honteux de sa nudité. Nous repensions à
la légende pour reprendre espoir.
Bien que privé de son
feuillage, le chêne demeura en place.
En août 1944, les Américains
effectuèrent un raid aérien sur les usines et ateliers d’armement situés aux
environs de Buchenwald. Il ne s’agissait que d’une attaque de modeste envergure
à laquelle participèrent seulement une quarantaine d’avions. Cette attaque ne
dura qu’un quart d’heure, mais elle suscita l’admiration générale par la précision
avec laquelle elle fut exécutée: toutes les usines et les ateliers des environs
ainsi qu’une grande partie des bâtiments entourant le camp furent anéantis,
pratiquement sans dommage pour les occupants du camp. Seules quelques bombes
incendiaires touchèrent une partie des stocks vestimentaires, le feu prenant à
la laverie franchit la toiture et s’attaqua au chêne de Goethe.
Quand je ferme les yeux,
aujourd’hui encore je revois cette scène: au loin le toit de la laverie en
flammes, les silhouettes des pompiers sur les échelles, leurs lances à
incendie impuissantes à dompter le feu. Je revois à proximité le squelette du
malheureux chêne avec ses branches incandescentes, j’entends crépiter le feu et
revois le tourbillon des étincelles. Je revois tomber les branches brûlées de
l’arbre ainsi que les lambeaux enroulés du revêtement bitumé de la toiture. Je
ressens l’odeur de la fumée. Je revois les prisonniers formant une longue
chaîne, les seaux d’eau passant de main en main, depuis le réservoir jusqu’au
lieu de l’incendie. Ils ne sauvèrent pas la laverie et n’éteignirent pas les
flammes qui consumaient le chêne. Sur les visages se lisait une joie cachée, un
triomphe muet: la prophétie de la légende était devenue réalité!
A travers le double filtre de
la fumée et de l’imagination, nos yeux ne voient pas un arbre mais un monstre
tentaculaire qui se tord et se plie, livré aux flammes. Les branches brûlées
tombent, l’arbre devient minuscule, comme s’il s’écroulait sur lui-même. Comme
si le monstre s’affaissait dans sa lutte contre la mort. Crève saleté de
monstre, toi le symbole du Reich! Et Goethe dans tout cela? Pour nous Goethe
n’existe plus. Himmler l’a effacé de nos mémoires.
Le chêne brûla toute la nuit.
Le lendemain matin il n’en restait plus que le tronc éclaté et noirci. On nous
autorisa à finir de l’abattre, à en déterrer les racines jusqu’au coeur et à
combler le trou.
On était le 24 août 1944. Le
Reich ne survécut cet événement que de neuf mois.
Signé : le détenu numéro 4935
Paru en Pologne en 1945
Traduction française d’après
la traduction allemande (publiée le
04.11.2006 dans le Neue Zürcher Zeitung) du texte original en langue polonaise
lundi 3 mars 2014
Douce France
Do you know what Frenchies enjoy to sample at 4 o'clock on the afternoon?
End of the day : We all need to relax. We appreciate a hot drink, a little bite to eat and if possible someone to talk.
But in fact : the french way of tea time is very different. It is sanctified by certain civilizing traditions.
French people call it le gôuter (“to taste”) or “les quatre heures,” literally “the four o’clock.” Taken any time between 4 and 6 p.m., In the past it was reinforcement for the dairy farmers before the evening milking. A light dinner is served later in the evening.
Le gôuter is based on tea, hot chocolate, or café au lait. A hot drink taken at ease is simultaneously capable of picking you when you’re down and relaxing you when you’re stressed.
Next is some form of bread, with accompaniment. One of the best gôuter foods is saucisson, hard salami. Then there are the hundreds of amazing French cheeses. Tartines (bread-and-butter or open faced sandwiches), maybe some jam, preferably homemade. A standard favorite is tartine et chocolate, a few squares from a plain tablet of semi-sweet. Yogurt and other scrumptious dairy products like tartines or maybe some homegrown rubbery yellow-pink apples, or compôte, with homemade applesauce.
But le gôuter is not just about the food, but also about the experience. Rather than the dining room it begins in the kitchen.
For french people it is a social event, in the dying light of the late afternoon. They find a cozy informality and familiarity.The process of finding what’s to be eaten, in cupboard, fridge, or sideboard is part of the pleasure. The foraging, the setting out, the finding of more, the assembly of tartines, the spreading, the cutting, the steeping and the stirring, all lend themselves to engaging children in the enjoyment of that process.
The point is to take it slow and savor the time, tastes and togetherness.
That's the french touch, l'art de vivre....
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